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Du PS au PG: le chemin vers la gauche responsable.

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Voilà, c’est parti! Le 22 avril 2012 approche à grand pas et avec lui le spectre du 21 avril 2002. 10 ans après, le candidat socialiste à l’élection présidentielle sera-t-il absent du second tour de l’élection à cause de la dispersion des électeurs attirés par les sirènes de l’autre gauche, la gauche irresponsable et populiste ? C’est en tous les cas l’accusation majeure, l’accusation qui tue lancée avec de plus en plus de virulence par les défenseurs de la gauche responsable à notre encontre, ici, A gauche pour de vrai! ou bien sur nos mails persos ou encore sur les réseaux sociaux…Sans doute notre passage il y a 2 mois, de cette gauche responsable vers la plus irresponsable des gauches, le Parti de Gauche, passe-t-il mal. Pourtant, c’est bien parce qu’A gauche pour de vrai! nous avons un sens aigu des responsabilités, parce que plus que tout nous souhaitons la victoire de la gauche en 2012 après avoir pris la claque de 2002 et celle de 2007, que nous fait le choix de la gauche la plus responsable quand on y regarde de plus près

Pour bien comprendre et parce que vous êtes des lecteurs assidus d’A gauche pour de vrai!, allumons notre fameux décodeur, celui qui permet de décrypter les mots derrière les mots. Décodons alors le sens de la responsabilité des uns, celui de l’irresponsabilité des autres.

  1. Si la gauche responsable est absente du second tour de l’élection présidentielle ce sera la faute à la dispersion crée par la gauche irresponsable. Quel manque de confiance a en elle la gauche responsable lorsqu’elle use et abuse de cet argument. Sans même s’en rendre compte elle avoue qu’elle est potentiellement incapable de conserver celles et ceux qu’elle est censée séduire et fidéliser à travers les liens sacrés du mariage programmatique. Sans doute parce qu’elle considère que l’infidélité c’est toujours de la faute de celui qui quitte. Pourtant, si on se sent à l’aise, protégé et serein dans les bras de son séducteur on n’a nullement envie d’aller voir ailleurs. Si en revanche, on se sent trahi, abandonné ou délaissé, alors c’est certain on se laisse gagner par l’humeur vagabonde et on batifole sur d’autres fleurs que l’on butine avec envie. En clair, on attrape pas les mouches populaires, les ouvriers et les employés laborieux avec du vinaigre financier et budgétaire. En clair, un mariage qui dure est un mariage de raison où la fidélité n’est jamais acquise, elle se conquiert jour après jour.
  2. La gauche irresponsable est utopiste et populiste. Pourtant, c’est cette gauche utopiste et populiste qui annonçait il y a plus de 10 ans, et avec un certain succès en 2005, que la sainte logique du marché conduirait à une crise du système que seules une protection et une régulation économiques décomplexées permettraient d’endiguer. Les accusations de “protectionnistes / nationalistes” pleuvaient, certains dirigeants de la gauche responsable qualifiant même de populistes les dirigeants de la gauche irresponsable. Pourtant, dès lors que l’on active le décodeur d’A gauche pour de vrai!, on se dit qu’être de gauche c’est protéger le faible contre le fort, contraindre le fort à respecter les règles et non pas demander au faible de s’adapter coûte que coûte à l’absence de règle et permettre au fort d’en être exonéré. C’est malheureusement ce que fait la gauche responsable en refusant toutes formes de protectionnismes. Elle jette les classes populaires et moyennes dans les bras d’une mondialisation féroce sans réglementation, elle autorise les multinationales et les Etats agressifs à attaquer les consommateurs endettés et étouffés. Le protectionnisme c’est instaurer des règles commerciales, ni plus ni moins, c’est protéger le faible contre le puissant, c’est contraindre à la civilisation tout simplement. Si ça c’est pas du pragmatisme et du réalisme de la part de cette gauche utopiste, on s’y perd A gauche pour de vrai!
  3. Quand on est responsable, les seules réformes possibles sont sociétales. Alors on fait le PACS et c’est très bien, on promet de rendre possible le mariage homosexuel et c’est très bien, on promet de légiférer pour l’égalité homme/femme et c’est très bien, et une fois qu’on a tenu ces quelques promesses y’a toujours pas grand chose dans l’assiette des plus démunis…Finalement, la principale réforme sociétale est celle qui transforme profondément la régulation économique et politique! Une grande réforme sociétale consisterait donc, par exemple, à renforcer la démocratie face aux grandes oligarchies en instaurant rapidement une VIeme République.
  4. Quand on est responsable on fréquente des gens responsables. Hors de question donc de rendre visite à des grévistes aux côtés de dirigeants politiques irresponsables. En revanche il est tout à fait question de discuter avec les gens sérieux et responsables du centre. Conséquences, la gauche responsable valide la légitimité du centre, fait grimper sa “popularité”, et perd de son côté des électeurs par paquet. En fait, quand on est responsable on sait compter, alors on fait de la politique en faisant de l’arithmétique, et à la fin l’addition se transforme toujours en soustraction! Quand on est de gauche et “irresponsable” on préfère prendre le risque de créer une dynamique, de créer les conditions d’une alternative et non d’une simple alternance.
  5. La gauche responsable refuse de regarder derrière elle, elle se tourne résolument vers l’avenir. Alors elle oublie les thèmes de campagne qu’elle a utilisé en 2002 et en 2007, thèmes qui n’étaient surtout pas de gauche et encore moins socialistes, thèmes qui devaient être rassembleurs et qui ont généré la plus grande des dispersions, la plus grande des illusions et qu’elle remet une nouvelle fois sur le tapis au risque de déprimer ses plus fidèles adeptes.
  6. La gauche responsable revendique sa force pour discréditer la faible gauche irresponsable. Toujours au nom de l’arithmétique, la gauche responsable appelle la gauche irresponsable à se désister à son profit. A quoi bon se présenter à une élection quand on a aucune chance de gagner? Autant se retirer au profit du plus fort! Ben oui, à quoi bon militer, manifester, faire grève? A quoi bon s’opposer? Dès lors, nous proposons, ici, A gauche pour de vrai!, à la gauche responsable de faire son mea culpa pour avoir été dans l’opposition parlementaire durant 10 ans, d’avoir manifesté aux côtés des salariés de ce pays contre la pseudo réforme des retraites en 2010, en clair de s’être exprimée alors qu’elle était arithmétiquement minoritaire. Mais soyons absurdes quelques instants de plus: la gauche responsable doit demander à Nicolas Sarkozy de ne pas se présenter aux futures élections dans la mesure où les sondages le donnent nettement minoritaire. Mieux, passons outre les suffrages du 22 avril et du 6 mai et nommons la gauche responsable à la tête du pays, mieux, tirons au sort.

        

Finalement, la gauche sérieuse par les choix irresponsables qu’elle a fait ces 10 dernières années et qu’elle continue de faire pousse le militant de gauche sur les chemins de la responsabilité. Cette responsabilité que la gauche doit aux classes populaires, aux salariés, aux plus faibles, à l’humain d’abord. Cette responsabilité dont elle doit faire preuve face aux marchés, à l’absence de règles, à la dérégulation sauvage, aux privatisations qui appauvrissent les Etats.

A gauche pour devrai! plus que jamais, nous nous sentons pleinement responsables de ce cheminement.

Sydne93


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